Un hackathon, c’est une réunion de développeurs qui interagissent pendant plusieurs jours pour développer des applications. Dans le cas de ce premier Hackathon eGov Wallonia, qui s’est déroulé pendant 3 jours (4-6 octobre 2013) à l’Espace Co-working de Namur, le but était d’expérimenter l’usage des open data wallonnes récemment publiées. L’événement avait été préparé longuement à l’avance, pour assurer la publication des jeux de données, d’une part, et stimuler l’intérêt des participants potentiels, d’autre part.
Au final, sept projets ont été développés, et trois projets primés à l’issue du weekend.
Date: 10 octobre 2013
A propos du projet: CELLAVI ⊕
Orlando Cassano et Robert Viseur étaient présents sur place pour le CETIC. Les deux protagonistes ont intégré deux projets assez différents.
Orlando, féru d’interfaces riches, a intégré le projet du Parcours magique de Namur. Le but de ce dernier est de proposer un parcours interactif de Namur. Développé avec ActionScript (Flash), le prototype prend la forme d’un jeu composé d’énigmes proposées au cours d’un trajet thématique et ludique. Il mêle les informations de géolocalisation du smartphone ainsi que des données relatives aux attractions et infrastructures touristiques. Le Parcours magique a été primé, et élu "prototype exploitant le plus de sources".
Pour Orlando "Ca a été une expérience très enrichissante au niveau personnel. Il y avait une bonne ambiance générale. Assez "geek" (on code, on mange des pizzas), c’était assez fun. Au niveau professionnel, j’ai eu l’occasion de discuter avec pas mal de gens de différents secteurs et l’Espace Co-working de Namur favorise les contacts. C’est clairement le genre d’endroits que fréquentent les plus "techniques" des organisations communales ou des organismes publics/parapublics (comme la SNCB). Par ailleurs, le fait d’avoir intégré une équipe sur base d’un pitch m’a fait travailler sur des technologies très éloignées de celles utilisées au CETIC."
Robert Viseur, "bitouilleur" à ses heures perdues, a naturellement intégré le projet MakeMeAPI. Ce projet propose une aide pour s’y retrouver dans le dédale des données ouvertes. Le système inventorie les jeux de données offerts sur opendata.awt.be, puis les annote automatiquement sur base de leur description et de leur contenu (i.e. libellé des entêtes en début de contenus et informations présentes dans les fichiers : adresses, emails, coordonnées géographiques,...). Un exploration systématique des fichiers XML, CSV, XLS, XLSX, RSS, JSON, SHP (shapefiles) ou WMS a ainsi été menée. Les annotations contiennent notamment des tags facilitant l’appariement de jeux de données sur base de mots-clefs. Elles permettraient aussi par exemple de valider des associations de licences.
Robert Viseur : "Ce projet m’a permis d’analyser la totalité des fichiers de données proposés sur opendata.awt.be en vue de les annoter automatiquement sur base de leur description et de leur contenu. Une manière pratique d’avoir une bonne vision de l’existant, et de mieux mesurer l’intérêt d’un Hackathon. Malgré les limitations actuelles de ces données (qualité, documentation, etc.), des équipes motivées peuvent en effet arriver à des résultats concrets avec les données mises à disposition, et valider ainsi des concepts de nouveaux services. Étudiant l’Open Source dans ses aspects économiques principalement depuis maintenant 10 ans, participer au Hackathon m’a permis d’être au cœur des initiatives wallonnes en matière d’open data : une expérience très instructive !"
Les participants peuvent remercier les organisateurs (Jean-Yves Huwart et Philippe Verstichel), ainsi que leurs soutiens et sponsors (AWT, eWBS, CBlue,...), qui se sont démenés pendant plusieurs mois pour assurer la parfaite organisation de l’événement ainsi que la disponibilité de jeux de données diversifiés. Cet Hackathon était un point de départ. Les discussions peuvent notamment continuer sur le groupe Google ouvert pour l’occasion : open-data-wallonie.
La trentaine de participants a pu mettre à l’épreuve les données et services ouverts pour l’occasion, et mettre en avant les limitations de l’existant. Ainsi, la plupart des jeux de données sont actuellement fournis sans licence, et certains n’avaient été ouverts que pour la période de ce Hackathon. La réflexion sur les aspects juridiques de l’open data en est à ses débuts en Wallonie. Gageons que l’expérience des pays voisins (France et Royaume-Uni en tête), couplée aux résultats encourageants de ce premier Hackathon open data wallon, permettront d’accélérer les choix de licences, et d’ainsi sécuriser l’activité des développeurs intéressés par les données publiques nouvellement mises en ligne en Wallonie. Quant aux jeux de données eux-mêmes, ils pêchent encore par un manque de documentation, que ce soit sur le site ou dans les fichiers (entêtes et métadonnées). Robert Viseur a initié une réflexion personnelle sur le sujet, alimentée par d’autres participants à cet Hackathon. De quoi faciliter l’amélioration de l’existant en vue d’un futur Hackathon déjà évoqué pour dans quelques mois !
Cet Hackathon a débouché sur plusieurs prototypes fonctionnels, dont certains pourraient connaître des évolutions. Nous pensons notamment au Parcours magique de Namur (qui a plu à la ville), à MakeMeAPI ou à NosElus.be (équivalent belge du site nosdeputes.fr). Ceci étant, ce type de formule conduit à "forcer" à l’obtention d’un résultat, et débouche sur un code pas forcément compatible avec les canons de la qualité logicielle. Il s’agit par contre d’une excellente formule pour mixer des expériences d’horizons divers (développeurs, chefs de projet, artistes, visionnaires, etc.) et valider des concepts restés autrement au stade d’idée plus ou moins abstraite.
L’événement a bénéficié d’une bonne couverture par la presse locale et régionale. Le site de l’événement tient d’ailleurs à jour une revue de presse de l’événement. La RTBF (RTBF Info et Vivacité), RTL et Le Soir (via son blog Geeko) étaient ainsi de la partie.