"(In)visible" est le nom du travail de résidence d’artiste réalisé au CETIC par Marie-Noëlle Dailly, Photographe, dans le cadre du projet "CHARLEROI 1911-2011".
Date: 21 septembre 2011
Evènement: Autres activités ⊕
Pour investir autrement le monde industriel, l’événement "CHARLEROI 1911-2011", porté par la Ville de Charleroi, a proposé aux principales sociétés de la région d’accueillir un artiste en résidence.
Durant une semaine minimum, des sculpteurs, peintres, photographes, dessinateurs, plasticiens, illustrateurs, vidéaste, maître-verrier ont cohabité avec le personnel de l’entreprise accueillante et ont créé sur place, une œuvre.
Le mercredi 21 septembre, 9 de ces entreprises, dont le CETIC, ouvrent leurs portes aux journalistes et présentent avec l’artiste en résidence, l’œuvre réalisée ou en cours de réalisation.
Au CETIC, c’est donc Marie-Noëlle Dailly, Photographe, qui présentera ce jour là son oeuvre intitulée "(In)visible".
Voici les informations à propos de son travail d’artiste en résidence au CETIC :
Résidence d’artiste en entreprise : pour un photographe c’est l’indication d’un territoire à explorer.
Le CETIC offre une situation particulière au photographe dans la mesure où c’est un centre de recherche agissant comme agent de connexion, de transfert de technologie entre recherche universitaire et entreprises.
Que et comment photographier puisqu’il n’y a rien à voir ? Du moins rien d’évident, pas d’objet qui exprimerait un contenu, pas de produit dont la confection ferait petit à petit découvrir une forme, identifiant aussitôt un usage, rendant immédiate son utilité et explicitant les gestes de ceux qui la façonnent.
Si le produit comme les capacités intellectuelles mises en œuvre demeurent invisibles, reste alors au photographe le travail lui-même, l’activité dans son acceptation première des tâches à réaliser, les gestes et attitudes corporelles, les outils nécessaires … supports tangibles témoignant de ces formes modernes du travail où l’horizontalité des plateaux, le travail en réseaux, l’autonomie et l’initiative des acteurs ne sont pas sans avoir bouleversé les représentations traditionnelles du travail.
Opaque et lisse, cet univers fait de bureaux, de câbles et d’écrans est photographié sans concession, comme si la photographe s’imposait à elle même la « transparence » caractérisant ces nouvelles formes d’organisation du travail. Et pour autant on n’y voit rien… rien qu’un labyrinthe d’écrans qui masquent des corps, qu’un amoncèlement, un fouillis imperméable à toute démonstration…
Si ce constat peut sembler froid, il n’est pas pour autant distancié : le regard du spectateur est invité au bord du cadre de l’image, au niveau des plans de travail, se joignant aux vues que les employés partagent les uns sur les autres. L’espace est une collection d’interstices, une série de petites brèches ouvertes fragilement sur l’humanité du lieu."
Marie-Noelle Dailly
Photographe, Plasticienne et Enseignante